Dés-intégration

Nous vivons une époque où le langage est utilisé non pas pour éclairer, mais pour diviser et détourner. L’Obamacare, détesté dans son ensemble mais soutenu dans ses détails, en est un parfait exemple. Cela reflète un problème plus fondamental : des concepts comme « dérèglement climatique » ou « inégalités systémiques » deviennent des points de friction en raison de leur abstraction. Ce ne sont pas les scientifiques ou les activistes qui posent problème, mais une structure de pouvoir qui manipule le discours pour diluer l’action.

Déplaçons le débat. Comme pour l’Obamacare, déconstruisons les concepts en éléments concrets : énergies renouvelables, adaptation agricole, redistribution des richesses. Chaque brique est plus compréhensible et soutenable que le mur idéologique qu’on nous oppose.

Le langage, dans sa complexité, peut être insuffisant, mais il reste notre outil principal pour reconstruire des vérités fragmentées. À nous de le manier avec précision, en refusant de céder à ceux qui le déforment pour mieux nous diviser.

Cela illustre parfaitement ma notion de « dés-intégration ». Ce terme, que je préfère à la « déconstruction » de Derrida, se distingue également de l’usage courant de « désintégration ». Là où la « déconstruction » appartient au domaine littéraire et philosophique, et où la « désintégration » évoque une destruction pure, la « dés-intégration » renvoie à une méthode critique et analytique pour séparer un concept en ses composantes essentielles afin de le reconstruire ou le recontextualiser.

C’est exactement ce qu’il faut appliquer au débat sur le changement climatique d’origine anthropique. Plutôt que de nous enfermer dans des abstractions globales qui polarisent, il faut fragmenter ce débat en ses constituants concrets : l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les infrastructures. En décomposant ces éléments, nous pouvons redonner du sens et du pragmatisme à des discussions souvent noyées sous l’idéologie.

LinkedIn est une plateforme horrible pour le partage. C’est pourquoi j’ai copié ma réponse ici. Si vous avez accès à LinkedIn, la conversation générale s’y déroule.

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